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A la rencontre des bouquinistes de Paris

On aime les bouquinistes de Paris car ils font partie du paysage des quais de Seine, et appartiennent à ces moments de flânerie, de déambulation, de ce temps de relâche au cours d’une balade ou d’une visite. Cet étalage de livres, sur plusieurs centaines de mètres, invite à la lecture, à la chine ou aux bavardages avec les tenanciers de ces boîtes vert-wagon.  On s’y arrête parce que l’on cherche un volume particulier, et ou parce que notre œil est attiré par une couverture, une affiche vintage, un titre insolite.

Incontournables du décor parisien, les bouquinistes sont des coffres à trésors et à souvenirs, si tant est que l’on prend le temps de chercher un peu dans ces boîtes densément fournies. 

Découvrons l’histoire des bouquinistes, que nos voyageurs chérissent particulièrement et dont la tradition et le savoir-faire sont inscrits au Patrimoine culturel immatériel de la France depuis 2019.

Les bouquinistes en quelques chiffres-clés : 

  • 230 bouquinistes en 2022 
  • 900 boites environ réparties sur 3 km 
  • 300 000 oeuvres littéraires anciennes ou contemporaines
  • 2019 : inscription au Patrimoine culturel immatériel  en France

Parlons la langue bouquiniste

A l’origine : le boucquain

Bouquiniste vient du mot bouquin signifiant livre en langage familier, orthographié ainsi dès le 16e siècle. A l’origine, il faut remonter la piste de la langue flamande, avec le mot « boek » : livre en néerlandais médiéval, et son dérivé « boeckin », signifiant petit livre (livre de peu de choses). 

Sa première apparition dans le dictionnaire, le Trévoux de 1752, le définit comme “ce qui se dit des vendeurs de vieux livres, de bouquins. »

La boîte : rien d’anodin, tout est bien pensé

Le bouquiniste range toute sa marchandise, non pas dans une librairie ou une bibliothèque, mais dans des boîtes, c’est le terme technique officiel. Celles-ci constituent un véritable coffre-fort, outil précieux du bouquiniste, attribué par la Mairie. Les boites ont un design bien spécifique et étudié pour apparaître comme un élément de mobilier urbain représentatif de l’identité parisienne et respectueuse du paysage. Ainsi, les boites des bouquinistes doivent être de couleur vert-wagon, comme le tout premier métro, et assorties aux fontaines Wallace et aux colonnes Morris. Leur couvercle, une fois ouvert, ne doit pas dépasser 2,10 m au-dessus du sol, pour ne pas fermer les perspectives des passants. Tout de bois zingué pour la plupart, bien patinées et même un peu rouillées par les brumes et les pluies, les boîtes résistent au temps, pour certaines depuis plus de 120 ans… 

Enfin, c’est à chaque bouquiniste d’avoir sa marque de fabrique, sa décoration et ses habitudes de rangement. Un petit cœur rouge sur les livres coups de cœur, une jolie pince dorée pour suspendre une nouveauté au bout d’un fil… Tout est fait pour que les boîtes soient dans leur élément, pleines de charme et participent au paysage caractéristique des quais de Seine.

Devenir bouquiniste : comment ça fonctionne ? 

Pour devenir bouquiniste de Paris et obtenir une ou plusieurs boîtes attitrées, il faut déposer une candidature à la Mairie, qui délivre des autorisations d’occupation pour une durée de 5 ans. Durant cette période de concession, les libraires de plein air n’ont rien à payer : ni loyer ni impôts, mais ils se doivent d’ouvrir leur emplacement au moins 4 jours par semaine, sauf en cas d’intempéries. 

Les produits autorisés à la vente sont très précis dans le respect du credo du bouquiniste qui “est et doit rester fondamentalement un libraire”. En d’autres termes, la boîte n’est pas un bazar à bibelots, ni un magasin de souvenirs, bien que la tentation soit grande face à la demande des touristes. Ainsi, un bouquiniste peut vendre des vieux livres neufs ou d’occasion, des vieux papiers et affiches, des gravures, des cartes postales et timbres anciens, et même des monnaies, médailles, objets de petites brocantes et… des souvenirs de Paris (incontournable porte-clé Tour Eiffel).

L’itinéraire découverte des quais de Seine

Cette grande librairie de plein air s’étire sur près de 3 kilomètres le long des parapets des deux rives de la Seine. On les rencontre : 

  • sur la Rive droite, du pont Marie au pont des Arts, du quai de l’Hôtel de Ville au quai du Louvre;
  • sur la Rive gauche, du pont Sully au pont Royal, du quai de la Tournelle au quai Voltaire. 

L’itinéraire est parfait à la fois pour flâner, chiner dans les boîtes vertes, mais aussi pour apprécier les merveilles architecturales qui jalonnent cette partie du fleuve : le Louvre, l’Institut de France, l’hôtel de la Monnaie, l’île de la Cité, la cathédrale Notre-Dame, la Conciergerie, etc.

Leur histoire

C’est à l’avènement de l’imprimerie en 1450 et avec l’essor du commerce du livre, que de petits marchands de bouquins ont fait leur apparition sur les quais de Seine : les colporteurs – avec leur panier porté au col ou en bandoulière, ou les estaleurs – avec leurs tréteaux et leur toile tissée, vendaient spontanément des exemplaires de livres d’occasion sur les quais maçonnés. Le Pont-Neuf, construit en 1606 était, leur point de ralliement et lieu de vente favori. 

Mais ce petit commerce improvisé et peu contrôlé dérangeait, surtout les libraires : sous leur pression, en 1649, l’étalage de livres sur le Pont-Neuf est interdit ! Une façon de réduire cette concurrence déloyale, et de limiter la diffusion de certaines gazettes satiriques et pamphlets politiques ou religieux, librement exposées et partagées dans ces petites boîtes de Pandore…

La reconnaissance du bouquiniste viendra sous le Premier Empire, lorsque leur profession est assimilée, par l’administration, aux Commerçants publics de la Ville de Paris. 

Ils ont failli disparaître sous Napoléon III, lorsque le Baron Haussmann, engagé dans de grands aménagements urbains, cherche à les faire déguerpir des quais. Mais les bouquinistes ont défendu leur place : ils obtiennent le droit de vendre et de laisser leur marchandise la nuit sur le lieu de vente, et l’officialisation des boîtes, concédées par la municipalité.

Les bouquinistes : un patrimoine, une référence culte

On retrouve la figure des bouquinistes et le décor des boîtes à livres dans nombre de scènes cinématographiques. Des plus anciennes au plus récentes, des réalisations françaises comme internationales, on pense par exemple à Archimède le clochard, film de 1959 avec Jean Gabin, à Charade, où Audrey Hepburn et Cary Grant se promènent sur les quais, aux rêveries du personnage américain Gil joué par Owen Wilson dans Midnight in Paris, à Amélie Poulain et son fabuleux destin,  ou encore à l’héroïne de série désormais culte : Emily in Paris.

Les boîtes vert-wagon ont même inspiré un décor de défilé de mode Chanel : sous la verrière du Grand Palais, Karl Lagerfeld a souhaité reconstituer des allées de bouquinistes de part et d’autre de la piste du défilé, pour sa collection automne-hiver 2018-2019 (Voir le défilé en video).

Paris, la seule ville au monde où coule un fleuve

encadré par deux rangées de livres

Blaise Cendrars.

Les bouquinistes appartiennent au patrimoine culturel et littéraire de Paris : que l’on soit résidents, promeneur, voyageur, on gagne toujours à échanger avec un de ces libraires passionnés, ou à chiner dans l’une de ses boîtes pour y dégoter un souvenir, un exemplaire unique de son livre préféré, un élément pour sa collection de timbres ou de monnaies, ou un joli souvenir de Paris. 

Aux dernières nouvelles, l’organisation des Jeux Olympiques 2024 et notamment le passage de la flamme olympique dans les rues de Paris, menacent l’existence des bouquinistes. Leur présence pose un problème de sécurité, et l’image d’Epinal que représente cette grande librairie de plein air, pourrait bien disparaître. Mais rappelons-le, époque après époque, d’événements en gouvernements, les bouquinistes ont toujours résisté et su défendre leurs boîtes ! 

Alors, pour votre prochain séjour linguistique à Paris, nous rendrons visite aux bouquinistes, comme un incontournable de la découverte de la capitale.

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