Bordeaux est une destination qui remporte un grand succès auprès de nos voyageurs apprenant le français. Nous y avons consacré tout un article pour découvrir cette métropole capitale du vin et de la vigne. Mais il ne faut pas s’arrêter seulement à la ville ! Autour d’elle gravitent de merveilleux sites et destinations dans un rayon de 2h de trajet.
Suivons les pas de Taylor, étudiante littéraire américaine et apprenante du FLE, qui nous partage son carnet de voyage (linguistique) en région Nouvelle Aquitaine … entre Gironde et Dordogne, entre dunes, vignes, forêts et châteaux forts !
Sur les pas d’Aliénor d’Aquitaine
Nous quittons la “Belle Endormie” qu’est Bordeaux pour suivre les pas d’une reine, femme majeure dans l’Histoire de France : Aliénor d’Aquitaine. Quelle reine rebelle ! Reine de France, puis Reine d’Angleterre, cette femme de pouvoir était remarquablement moderne et indépendante pour son époque (le 12e siècle). Nous avons suivi une partie de son itinéraire et de sa vie, puisqu’ Aliénor a marqué, par son passage et ses actions, de grands sites emblématiques de l’Aquitaine. Elle est née près de Bordeaux, et a fait don d’une belle fortune pour construire la nef de la cathédrale Saint André, que nous avons explorée au début de notre séjour. Elle y a célébré son premier mariage avant de se séparer et d’épouser en 1137, l’héritier de la couronne anglaise Henri II Plantagenêt.
La citadelle de Blaye
Nous avons suivi les traces d’Aliénor d’Aquitaine jusqu’à Blaye, où elle demeura plusieurs années. Cette citadelle réalisée par Vauban (bien après la vie d’Aliénor!), est extraordinaire : géométrique, en forme d’étoile, elle représente une architecture défensive impressionnante en bord de rivière. Nous avons rencontré des artisans qui travaillent à l’intérieur de la citadelle, qui nous ont expliqué la vocation stratégique de cette structure, faite pour surveiller le trafic et le passage d’ennemis entre le fleuve et l’océan Atlantique. Passionnant !
La Dordogne et ses 1001 châteaux
Après Blaye, nous avons gagné le Périgord, une région très nature, avec des forêts, des rivières…. et des châteaux ! Des châteaux-forts du Moyen Âge aux châteaux Renaissance, il y a trop de choix ! Direction le village de Beynac au bord de la rivière Dordogne. Nous retrouvons ici l’histoire d’Aliénor : après son mariage avec le futur Roi d’Angleterre, une partie du territoire est passée aux mains des Anglais. La rivière de la Dordogne symbolisait alors la frontière entre les deux royaumes ennemis. Le château de Beynac côté français se dressait face à la forteresse anglaise de Castelnaud… C’est ce que nous avons découvert en visitant ces deux châteaux impressionnants, perchés sur les hauteurs dominant la vallée.
Les grottes préhistoriques de Lascaux
Après le Moyen Âge, nous avons remonté le temps jusqu’à la Préhistoire : C’est parti pour la visite guidée des Grottes de Lascaux ! Enfin…. pas les grottes d’origine ! Il s’agit d’une imitation parfaite puisque les grottes originelles sont fermées et préservées de l’accès du public.
Cette grotte connue partout dans le monde est unique, comme l’histoire de sa découverte d’ailleurs… Elle a été révélée en 1940 par 4 adolescents et leur chien ! J’aurais tellement aimé être à leur place…
Aidés par notre guide, nous avons admiré les incroyables peintures rupestres réalisées il y a plus de 17 000 ans par les hommes préhistoriques : des chevaux, des ours, des taureaux, des oiseaux et des hommes…. Ils utilisaient des pigments de couleurs et jouaient avec les formes du mur pour rendre plus vivants et réalistes leurs dessins.
Du Périgord à la Gironde :
Saint Emilion et le charme des vignes
Notre cours de français matinal nous a appris les mots essentiels pour comprendre la visite des châteaux viticoles de la région. Direction Saint Emilion, une ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui nous raconte une histoire de plus de 2000 ans… Ce village perché, avec ses tours et ses églises, trône au milieu des vignes : fascinant ! Ce site a une histoire très attachante : c’est un moine breton, Aemilian, qui est l’origine de la fondation de la cité au VIIIe siècle. Venu se retirer en ermite dans une grotte (que nous avons visitée !), loin du monde, il soigna plusieurs malades et prodigua des soins presque miraculeux à de nombreux habitants de la région. A sa mort, les religieux ont voulu lui rendre hommage en érigeant une église en son nom : l’église monolithe de Saint-Emilion. Celle-ci est entièrement creusée dans la roche, taillée dans un unique bloc de calcaire. Après avoir visité l’extraordinaire partie souterraine de l’église, nous avons gravi les 200 marches pour gagner le clocher et admirer tout le vignoble.
Puis la visite s’est poursuivie au Cloître des Cordeliers et ses galeries souterraines où l’on fabrique et conserve du vin pétillant.
Enfin, en repartant vers Bordeaux, notre bus a traversé d’immenses vignobles, rectilignes, étagés, en passant devant des châteaux parmi les plus renommés au monde comme l’Angélus, ou le Prince Noir !
Cap vers la Dune du Pyla et le Bassin d’Arcachon
Changement de décor : des vignes au sable fin des dunes !
Nous voilà face à la plus haute dune d’Europe… le Pilat. Elle a de sacrées dimensions : elle mesure plus de 100 mètres de haut et 3 km de long… Sa formation a débuté il y a plus de 4000 ans !
La Dune du Pyla est bordée par une sombre forêt de pins, malheureusement ravagée par un grave incendie qui a duré plusieurs semaines en 2022. Exotique et majestueuse à la fois, la Dune s’impose vraiment devant nous : pas le choix, il faut la franchir, pour découvrir l’océan.
L’ascension de la dune est une rude épreuve : nous ne sommes plus à la plage mais bien à la montagne ! Difficile de grimper les pieds dans le sable fin et mou. Mais une fois arrivés en haut, le spectacle offert est une très belle récompense. L’océan s’étend à perte de vue…
Tout près, nous apercevons le Banc D’Arguin, une réserve naturelle riche d’une faune protégée qu’il vaut mieux laisser en paix…
Là-haut, au sommet de la dune du Pilat, on se sent revigorés, prêts à dévaler la dune pour rejoindre le Cap Ferret.
Traversée jusqu’au Cap Ferret
Le Cap Ferret est très connu pour ses belles villas (de stars !), ses cabanes à huîtres typiques, et son Île aux Oiseaux. Celle-ci est très protégée, et accessible uniquement en bateau. On utilise traditionnellement les pinasses, petites embarcations typiques du Bassin d’Arcachon : elles sont en bois et à fond plat. On reconnait bien l’île aux Oiseaux grâce aux cabanes tchanquées, cabanes d’ostréiculteurs sur pilotis, jolies et colorées, comme des échassiers dans l’eau. Autour d’elles, on peut observer une multitude d’espèces d’oiseaux et de migrateurs protégés.
Nous avons commencé par visiter le Cap Ferret côté bassin, avec ses quartiers ostréicoles aux noms originaux (L’Herbe, le Canon…) où s’entremêlent les cabanes à huîtres toutes colorées et de guingois. C’est parti pour la dégustation ! Impossible de faire l’impasse sur la spécialité locale : l’huître. Avec ou sans eau de mer ? Avec ou sans citron ? Avec ou sans tartine de beurre ? J’ai adoré, malgré son aspect un peu rebutant…
Puis nous avons rejoint le côté océan Atlantique. En marchant sur le littoral, on compte les nombreux blockhaus qui constituaient le Mur de l’Atlantique de la Seconde Guerre mondiale. Cela nous rappelle qu’en 1940, les Allemands ont occupé le Bassin d’Arcachon, et ont ordonné la construction de ces structures en béton, aujourd’hui à moitié enfouies dans le sable…
Pour bien clôturer la journée, au village du Ferret, un goûter nous attendait ! Les “dunes blanches” sont une spécialité très gourmande inventée par un pâtissier local : il s’agit de petits choux farcies de crème légère et vanillée …. un délice !
Quelle semaine en Aquitaine ! Nous avons traversé tant d’époques de l’Histoire de France en découvrant des paysages, des monuments et des grands personnages comme Aliénor d’Aquitaine.
Grâce à notre guide et à nos cours de FLE, nous avons beaucoup appris en termes de vocabulaire et de culture française. Un vrai coup de cœur en France après avoir découvert Paris !