Carnet de voyage linguistique en Suisse francophone

Carnet de voyage linguistique en Suisse francophone

Prenons un peu d’altitude avec ce carnet de voyage linguistique en Suisse romande, du côté de Lausanne,Matilda, élève de FLE à Munich, a passé une belle semaine de vacances studieuses. Avec ses camarades, ils ont suivi des cours de français le matin, et apprécié les particularismes de cette région francophone, ses paysages, sa gastronomie, et… son phrasé un peu spécial !

Suivez la guide Matilda dans cette découverte des paysages et traditions de Romandie.

Bienvenue en Romandie

Nous voici en Suisse romande pour effectuer notre séjour FLE. Mais qu’est-ce que la Romandie et pourquoi cette destination pour perfectionner notre français ? La Suisse romande est une région helvétique réunissant plusieurs cantons : Vaud, Genève, Neuchâtel, Valais, … où le français est la langue prédominante, mais avec des nuances locales charmantes ! 

Lausanne médiévale et chocolat chaud

Lausanne était notre port d’attache : nous y avons passé plusieurs jours, le temps d’explorer la ville en détails et de suivre nos cours de FLE le matin. Cette jolie cité helvétique se niche entre le Lac Léman et les Alpes : quel décor aquatique apaisant. 

Dès notre arrivée, nous avons arpenté les pavés de la vieille ville : les maisons médiévales à colombages y sont nombreuses et très bien conservées. Après avoir déambulé dans les rues étroites du Vieux Lausanne, nous avons goûté au meilleur chocolat chaud de la ville dans un petit café près de la place Palud.

La cathédrale de Lausanne

Direction la majestueuse cathédrale gothique de Lausanne ! 

Perchée sur les hauteurs de Lausanne, cette église du XIIIe siècle offre une vue panoramique sur la ville et le Lac Léman… Rien que pour ça, cela valait la peine de grimper ! Passé le joli portail peint (plutôt rare !), nous avons découvert les nombreuses statues ultra réalistes des personnages bibliques qui habitent l’intérieur de la cathédrale. Puis les vitraux, le beffroi vertigineux : tout impressionne. 

Le guide nous partage alors une étonnante tradition vieille de 600 ans : chaque nuit, de 22h à 2h du matin, le Guet crie l’heure pile aux Lausannois de sa belle voix rauque !!! Drôle de coucou …

L’Olympisme à Lausanne

Lausanne est la capitale de l’olympisme : elle accueille le siège du CIO (Comité international olympique) ainsi que le Musée de l’Olympisme. Une visite incontournable ! Très moderne et intéractif, cette exposition nous a beaucoup appris sur l’histoire des JO, sur les grands noms du sport et leur impact social ou politique. Films, photos d’archives, équipements : la visite est complète et passionnante.
A la fin de la visite, je me suis lancée un petit challenge (au final, aussi amusant que ridicule…).  Je me suis mesurée à la performance d’Usain Bolt sur un 100 mètres simulé ! J’avais à peine démarré ma course que le voyant rouge s’allumait : Usain Bolt avait franchi la ligne d’arrivée…

Profiter du Lac Léman

Lausanne est la capitale de l’olympisme : elle accueille le siège du CIO (Comité international olympique) ainsi que le Musée de l’Olympisme. Une visite incontournable ! Très moderne et intéractif, cette exposition nous a beaucoup appris sur l’histoire des JO, sur les grands noms du sport et leur impact social ou politique. Films, photos d’archives, équipements : la visite est complète et passionnante.
A la fin de la visite, je me suis lancée un petit challenge (au final, aussi amusant que ridicule…).  Je me suis mesurée à la performance d’Usain Bolt sur un 100 mètres simulé ! J’avais à peine démarré ma course que le voyant rouge s’allumait : Usain Bolt avait franchi la ligne d’arrivée…

Gruyères et sa Maison

Après Lausanne, nous avons pris le train pour Gruyères, un village connu par son château médiéval, et bien sûr, son célèbre fromage. Avec ou sans trous ? La réponse est bien détaillée à la Maison du gruyère, où nous avons pu visiter les caves d’affinage (qui peuvent abriter 7000 meules !) et découvrir le métier des maîtres fromagers. Tout un art ! Cette belle étape s’est conclue par une excellente dégustation de gruyère, d’autant plus savoureuse qu’elle a eu lieu au beau milieu des verts pâturages suisses !

Cailler et la chocolaterie

Après le fromage…. le dessert ! Tout près du Château de Gruyères, nous avons rejoint la Maison Cailler, une chocolaterie historique où nous avons suivi un parcours intéractif présentant l’histoire et la confection du chocolat (des chocolats) !
Les origines du cacao, le savoir-faire de préparation du chocolat, des différents arômes et façon de le déguster, la conservation et les bonnes recettes pour l’apprécier… De quoi être incollable sur le sujet. Et cette visite ne pouvait se terminer autrement que par une dégustation exquise ! Nous avons prolongé l’expérience par un atelier de confection de chocolats et de pralinés : chacun est reparti avec une petite boîte individuelle (rapidement dévorée).

La fondue, une expérience de saison !

Malgré la chaleur du mois de juin, nous avons goûté à la spécialité locale : la fondue ! 

La gourmandise l’emporte toujours… surtout lorsqu’on se réunit autour d’un caquelon fumant rempli de fromage onctueux et fondant…  Nous avons fait le plein de calories et d’énergie pour la suite de la journée. Et collectivement nous avons respecté la tradition : au moment de tremper le pain dans le fromage, gare à celui qui le laisse tomber au fond du bol de fondue ! Celui qui perd son morceau écope d’un gage, autour des mots et expressions de la langue française bien sûr… Un vrai moment de convivialité !

Les particularismes linguistiques des Suisses de Romandie

Chaque matin nous avions deux heures de cours de FLE pour perfectionner notre français. Et notre compréhension de la langue était véritablement mise à l’œuvre lors de nos activités et interactions avec les Suisses romands le reste de la journée. En effet, dans cette région francophone, les Suisses romands ont un accent et un vocabulaire bien à eux... Ils utilisent des expressions locales, idiomatiques, qui nous ont beaucoup surpris, et fait parfois sourire… En Romandie, on dit « septante » pour 70 et « nonante » pour 90… Ce qui m’a semblé étrange au début, mais tellement logique par la suite. On dit aussi « pédzer » (coller) ou encore « il roille » (il pleut à torrent). Nous avons transformé ces spécificités linguistiques en jeux, en défis de compréhension pour mieux s’intégrer et s’immerger dans la culture locale.

Après avoir visité Paris et Marseille, j’étais ravie de découvrir avec mes amis étudiants cette région francophone qu’est la Suisse romande. J’y ai apprécié les grands paysages et la sérénité du Lac Léman, et surtout la rencontre d’une tout autre culture, autour du sport de plein air, de la montagne et d’une gastronomie très riche (dans tous les sens du terme). Ma pratique du français s’est améliorée, enrichie même, mais je suis restée vigilante : je n’ai pas pris l’accent suisse !

Carnet de voyage FLE en Normandie, de Cherbourg à Rouen.

Carnet de voyage FLE en Normandie, de Cherbourg à Rouen.

La Normandie, de Cherbourg à Rouen : une terre généreuse et incontournable de l’histoire française.

Pour cette nouvelle page de carnet de vacances linguistiques, nous retournons en Normandie, entre mer et arrière-pays, à la découverte de deux villes mythiques : Cherbourg et Rouen. Nous suivons l’itinéraire d’une professeure de Français Langue Etrangère, Mia, qui accompagne son groupe d’élèves italiens et nous fait le récit de son séjour. Séduite par la richesse gastronomique et historique de la région, elle nous partage ses coups de cœur. 

Cherbourg : Première escale normande surprenante

Cherbourg-en-Cotentin a surpris tout le monde par son histoire maritime et ses infrastructures immenses. Cette cité est ravissante et je garde un joli souvenir de notre balade dans le quartier médiéval : les boëls, ces petites rues étroites, se découvrent comme des passages secrets, dissimulés dans le centre-ville. Et l’on change complètement de décor lorsque l’on arrive sur la rade, avec des points de vue splendides sur la Presqu’Île du Cotentin.

Visite de La Cité de la Mer de Cherbourg

La Cité de la Mer de Cherbourg abrite une ancienne gare maritime transatlantique – de style art déco – magnifiquement restaurée. Ce lieu a vu des millions de passagers embarquer vers le Nouveau Monde au fil du XXe siècle, et l’espace retrace leurs vies et leurs épopées. Les élèves sont restés bouche bée devant le sous-marin nucléaire Le Redoutable et l’espace « Titanic, retour à Cherbourg » retraçant l’histoire du passage du fameux paquebot dans la ville. 

Pique-nique au Parc Emmanuel Liais

Sous le soleil de juin, nous avons flâné et pique-niqué dans le Parc Emmanuel Liais, portant le nom d’un explorateur, botaniste et géographe français né et mort à Cherbourg.. Ce jardin botanique, avec ses plantes exotiques et locales, a permis à tous de se rafraîchir et de découvrir des collections de plantes rares et d’explorer les serres tropicales. Il faut dire que Cherbourg ne manque pas d’exotisme : la ville compte près de 1000 palmiers, importées notamment par les explorateurs au cours du XIXe siècle. Ils s’y épanouissent grâce à la douceur du climat de la ville.

Le Fort du Roule et le Musée de la Libération

Dans le Fort du Roule, perché sur une colline surplombant Cherbourg, nous avons rejoint le Musée de la Libération, avec une vue imprenable sur la ville. Ce musée retrace avec détails, images et vidéos, les événements de la Seconde Guerre mondiale et de la Libération de Cherbourg. On apprend comment le port de Cherbourg a vu d’incessants dépôts de véhicules et de matériel de guerre, débarqués chaque jour. Les récits et les médias sont poignants !

La Manufacture des Parapluies de Cherbourg et le cinéma

Grand coup de cœur pour la visite de la Manufacture des Parapluies de Cherbourg ! Cet objet est culte depuis la réalisation du film de Jacques Demy, avec la grande Catherine Deneuve. On y découvre le savoir-faire artisanal pour fabriquer ces parapluies en observant les méthodes traditionnelles directement dans l’atelier de confection. Chaque parapluie est fabriqué à la main avec une précision méticuleuse ! Voilà un très très beau cadeau Made in France à ramener soigneusement dans sa valise !

Rouen : Capitale historique, de Jeanne d’Arc à Maupassant. 

Rouen, avec ses ruelles pavées et ses monuments historiques, est une véritable perle de la Normandie. Nous avons découvert ses trésors à travers plusieurs étapes.

Rouen, La ville des clochers

Rouen est une ville étourdissante quand on voit le nombre de clochers et de monuments de grande hauteur qu’elle abrite. A commencer par la Cathédrale Notre-Dame, impressionnante par son architecture gothique et sa flèche – plus récente – culminant à 151 m, faisant de la cathédrale de Rouen la plus haute église de France et la 3e d’Europe ! Elle a beaucoup plu aux élèves, émerveillés par la grandeur, la précision des détails et les vitraux merveilleux… mais elle ne plaisait pas à tout le monde. Maupassant, qui est un enfant de Normandie, l’a décrite comme étant une « surprenante aiguille de bronze, laide, étrange et démesurée ». 

Nous avons vu également l’église Saint-Maclou, un joyau du gothique flamboyant, et l’abbatiale Saint-Ouen, tout aussi immense et majestueuse.

La Place du Vieux-Marché et la mémoire de Jeanne-d’Arc

Nous avons poursuivi notre visite vers la Place du Vieux-Marché, lieu de l’exécution de Jeanne d’Arc. C’est ici que nous avons pu rappeler l’histoire de cette figure mythique de l’histoire française. Jeanne, jeune bergère très pieuse, déclare entendre des voix, lui demandant de libérer la France de l’Occupation anglaise. Elle s’empare de cette destinée, et rejoint le futur Roi Charles VII en Touraine, en pleine Guerre de Cent ans, vêtue comme un homme, et les cheveux coupés très courts. Elle va jusqu’à combattre les Anglais à Orléans, et en sort victorieuse. Grâce à ce succès, Charles VII est couronné Roi à la cathédrale de Reims en 1429. Mais à Paris, elle connaît son premier échec de guerre, et elle est faite prisonnière, vendue aux Anglais, puis enfermée à Rouen, dans leur quartier général. Elle est finalement jugée pour hérésie, et condamnée au bûcher ! Le 30 mai 1431, elle est brûlée vive Place du Vieux Marché de Rouen. Une tragédie, une injustice, qui imprègne la place rouennaise et qui a marqué les esprits des élèves.

Le Jardin des Plantes de Rouen

Pause pique-nique au Jardin des Plantes ! Après avoir acheté de quoi nous sustenter au Vieux Marché de Rouen, nous nous sommes posés dans ce havre de paix qui conserve des espèces végétales en provenance des cinq continents. La serre centrale a plus de 170 ans ! Les plantes carnivores ont particulièrement attiré l’attention des élèves, évidemment…. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut s’amuser à voir des plantes déguster lentement des petits insectes. Ce lieu a quelque chose de magique, on aurait pu y rester des heures ! Entre les volières remplies de perruches, de perroquets, de cailles de Chine, et les paons et les tortues d’eau qui se baladent en liberté au bord du canal, c’était un vrai moment de détente pour tout le monde dans un univers botanique très riche !

Balade dans les rues de Rouen, sur les pas de Guy de Maupassant

Rouen est l’une des villes les plus grandes et les plus opulentes de l’Europe médiévale. Au Moyen Âge, Rouen était le siège de l’Échiquier de Normandie (sorte de parlement réunissant tous les notables de la province). La ville a connu une formidable croissance économique à partir du XIIIe siècle, principalement grâce à l’essor des usines de textile et au trafic fluvial.

En déambulant dans les rues pavées de Rouen, le long des quais ou dans les recoins enchanteurs de la ville, nous avons évoqué l’œuvre de Guy de Maupassant. Certains des élèves connaissaient certains de ses romans, comme Une Vie, Boule de Suif, ou Le Horla. L’auteur est né dans les terres normandes et s’est beaucoup inspiré du décor urbain et fluvial de Rouen pour camper ses histoires. Ce grand écrivain et voyageur a témoigné beaucoup d’admiration et d’affection pour sa région natale, et pour la ville de Rouen. 

“Nous avons accompli en quatre jours un voyage que bien peu de Français ont fait, un voyage plein d’accidents, d’émotions, même de dangers, un voyage délicieux à travers le plus adorable pays du monde et le plus propre aux descriptions. (…) Nous avons simplement descendu la Seine, la belle et calme rivière, de Paris à Rouen, dans un de ces petits bateaux à deux personnes qu’on nomme des yoles.(…) Et voici Rouen, Rouen l’opulente, la ville aux clochers, aux merveilleux monuments, aux vieilles rues tortueuses. On ne la peut décrire. Il la faut connaître”. 

Guy de Maupassant

de Paris à Rouen, Notes de deux navigateurs trouvées dans une bouteille, au fil de l’eau.

L’art de bien manger à la normande… 

Quel plaisir de visiter cette partie de la Normandie avec des élèves aussi gourmands et curieux de nouvelles saveurs ! Ils n’étaient pas déçus en découvrant tous les plats et les produits typiques que nous avons rencontrés sur les marchés et chez les producteurs entre Cherbourg et Rouen. Du littoral à la campagne, nous avons fait savourer les fruits de mer frais de la Manche, la crème onctueuse des vaches pastorales et les délicieuses pommes des vergers du Pays d’Auge.

Un plat favori ? La Dieppoise Marmite ! Ce mélange de mollusques, crustacés et poissons, cuit dans une soupe crémeuse et salée à base de beurre, de cidre et de crème fraîche. Un régal !

Un dessert à retenir ? La Teurgoule ! Un nom qui ne sonne pas très ragoûtant…. Ni l’aspect d’ailleurs… et pourtant c’est un délice ! La teurgoule est une sorte de riz au lait caramélisé cuit lentement dans un ramequin en terre cuite avec du sucre, du lait, et saupoudré de noix de muscade et de cannelle.

Point final du voyage :  dégustation dans une fromagerie normande

Dernière étape de notre séjour linguistique normand : l’atelier dégustation dans une fromagerie normande ! Un grand moment ! Dans cette grande ferme, qui nous a accueillis à bras ouverts, les élèves ont découvert le niveau d’exigence très élevé de la réalisation de ces fromages dits AOP, Appellation d’Origine Protégée de Normandie. A base de lait de vache, les animaux doivent avoir une alimentation locale, basée sur l’herbe et le pâturage. La dégustation a réveillé les papilles de tout le monde, même les plus aguerris! Les Italiens ont des fromages sacrément goûtus eux aussi, mais ils sont moins habitués aux fromages de vache : le Neufchâtel (le plus vieux des fromages normands !), le Livarot, le Pont-L’Evêque, et l’incontournable Camembert ! Ravie d’avoir partagé ce moment au cœur des traditions de fabrication locale avec mes élèves, je leur ai toutefois déconseillé d’en ramener un de ses fromages dans leur valise… 

Le voyage de Mia en Normandie, de Cherbourg à Rouen constitue un des itinéraires culturels favoris que Vacances Actives Linguistiques propose pour ses séjours FLE en France. Mais le voyage en Normandie ne s’arrête pas là ! À seulement une courte distance en car, le chemin se prolonge vers l’inénarrable Mont Saint Michel bien sûr,  et vers Giverny et les jardins de Claude Monet, ou encore vers la magique Baie de Somme. Tous nos carnets de voyage sont disponibles sur notre blog et sont autant d’inspirations pour vos séjours linguistiques en France.

Carnet de voyage en Aquitaine : du Périgord à Arcachon

Carnet de voyage en Aquitaine : du Périgord à Arcachon

Bordeaux est une destination qui remporte un grand succès auprès de nos voyageurs apprenant le français. Nous y avons consacré tout un article pour découvrir cette métropole capitale du vin et de la vigne. Mais il ne faut pas s’arrêter seulement à la ville ! Autour d’elle gravitent de merveilleux sites et destinations dans un rayon de 2h de trajet.

Suivons les pas de Taylor, étudiante littéraire américaine et apprenante du FLE, qui nous partage son carnet de voyage (linguistique) en région Nouvelle Aquitaine … entre Gironde et Dordogne, entre dunes, vignes, forêts et châteaux forts !

Sur les pas d’Aliénor d’Aquitaine

Nous quittons la “Belle Endormie” qu’est Bordeaux pour suivre les pas d’une reine, femme majeure dans l’Histoire de France : Aliénor d’Aquitaine. Quelle reine rebelle ! Reine de France, puis Reine d’Angleterre, cette femme de pouvoir était remarquablement moderne et indépendante pour son époque (le 12e siècle). Nous avons suivi une partie de son itinéraire et de sa vie, puisqu’ Aliénor a marqué, par son passage et ses actions, de grands sites emblématiques de l’Aquitaine. Elle est née près de Bordeaux, et a fait don d’une belle fortune pour construire la nef de la cathédrale Saint André, que nous avons explorée au début de notre séjour. Elle y a célébré son premier mariage avant de se séparer et d’épouser en 1137, l’héritier de la couronne anglaise Henri II Plantagenêt.

La citadelle de Blaye

Nous avons suivi les traces d’Aliénor d’Aquitaine jusqu’à Blaye, où elle demeura plusieurs années. Cette citadelle réalisée par Vauban (bien après la vie d’Aliénor!), est extraordinaire : géométrique, en forme d’étoile, elle représente une architecture défensive impressionnante en bord de rivière. Nous avons rencontré des artisans qui travaillent à l’intérieur de la citadelle, qui nous ont expliqué la vocation stratégique de cette structure, faite pour surveiller le trafic et le passage d’ennemis entre le fleuve et l’océan Atlantique. Passionnant !

La Dordogne et ses 1001 châteaux

Après Blaye, nous avons gagné le Périgord, une région très nature, avec des forêts, des rivières…. et des châteaux !  Des châteaux-forts du Moyen Âge aux châteaux Renaissance, il y a trop de choix ! Direction le village de Beynac au bord de la rivière Dordogne. Nous retrouvons ici l’histoire d’Aliénor : après son mariage avec le futur Roi d’Angleterre, une partie du territoire est passée aux mains des Anglais. La rivière de la Dordogne symbolisait alors la frontière entre les deux royaumes ennemis. Le château de Beynac côté français se dressait face à la forteresse anglaise de Castelnaud… C’est ce que nous avons découvert en visitant ces deux châteaux impressionnants, perchés sur les hauteurs dominant la vallée. 

Les grottes préhistoriques de Lascaux

Après le Moyen Âge, nous avons remonté le temps jusqu’à la Préhistoire : C’est parti pour la visite guidée des Grottes de Lascaux ! Enfin…. pas les grottes d’origine ! Il s’agit d’une imitation parfaite puisque les grottes originelles sont fermées et préservées de l’accès du public. 

Cette grotte connue partout dans le monde est unique, comme l’histoire de sa découverte d’ailleurs… Elle a été révélée en 1940 par 4 adolescents et leur chien ! J’aurais tellement aimé être à leur place… 

Aidés par notre guide, nous avons admiré les incroyables peintures rupestres réalisées il y a plus de 17 000 ans par les hommes préhistoriques : des chevaux, des ours, des taureaux, des oiseaux et des hommes…. Ils utilisaient des pigments de couleurs et jouaient avec les formes du mur pour rendre plus vivants et réalistes leurs dessins.

Du Périgord à la Gironde :
Saint Emilion et le charme des vignes

Notre cours de français matinal nous a appris les mots essentiels pour comprendre la visite des châteaux viticoles de la région. Direction Saint Emilion, une ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui nous raconte une histoire de plus de 2000 ans… Ce village perché, avec ses tours et ses églises, trône au milieu des vignes : fascinant ! Ce site a une histoire très attachante : c’est un moine breton, Aemilian, qui est l’origine de la fondation de la cité au VIIIe siècle. Venu se retirer en ermite dans une grotte (que nous avons visitée !), loin du monde, il soigna plusieurs malades et prodigua des soins presque miraculeux à de nombreux habitants de la région. A sa mort, les religieux ont voulu lui rendre hommage en érigeant une église en son nom : l’église monolithe de Saint-Emilion. Celle-ci est entièrement creusée dans la roche, taillée dans un unique bloc de calcaire. Après avoir visité l’extraordinaire partie souterraine de l’église, nous avons gravi les 200 marches pour gagner le clocher et admirer tout le vignoble. 

Puis la visite s’est poursuivie au Cloître des Cordeliers et ses galeries souterraines où l’on fabrique et conserve du vin pétillant.

Enfin, en repartant vers Bordeaux, notre bus a traversé d’immenses vignobles, rectilignes, étagés, en passant devant des châteaux parmi les plus renommés au monde comme l’Angélus, ou le Prince Noir !

Cap vers la Dune du Pyla et le Bassin d’Arcachon

Changement de décor : des vignes au sable fin des dunes !

Nous voilà face à la plus haute dune d’Europe… le Pilat. Elle a de sacrées dimensions : elle mesure plus de 100 mètres de haut et 3 km de long… Sa formation a débuté il y a plus de 4000 ans ! 

La Dune du Pyla est bordée par une sombre forêt de pins, malheureusement ravagée par un grave incendie qui a duré plusieurs semaines en 2022.  Exotique et majestueuse à la fois, la Dune s’impose vraiment devant nous : pas le choix, il faut la franchir, pour découvrir l’océan. 

L’ascension de la dune est une rude épreuve : nous ne sommes plus à la plage mais bien à la montagne ! Difficile de grimper les pieds dans le sable fin et mou. Mais une fois arrivés en haut, le spectacle offert est une très belle récompense. L’océan s’étend à perte de vue…

Tout près, nous apercevons le Banc D’Arguin, une réserve naturelle riche d’une faune protégée qu’il vaut mieux laisser en paix… 

Là-haut, au sommet de la dune du Pilat, on se sent revigorés, prêts à dévaler la dune pour rejoindre le Cap Ferret. 

Institut des Frères Lumière à Lyon
Institut des Frères Lumière à Lyon
Institut des Frères Lumière à Lyon
Institut des Frères Lumière à Lyon

Traversée jusqu’au Cap Ferret 

Le Cap Ferret est très connu pour ses belles villas (de stars !), ses cabanes à huîtres typiques, et son Île aux Oiseaux. Celle-ci est très protégée, et accessible uniquement en bateau. On utilise traditionnellement les pinasses, petites embarcations typiques du Bassin d’Arcachon : elles sont en bois et à fond plat. On reconnait bien l’île aux Oiseaux grâce aux cabanes tchanquées, cabanes d’ostréiculteurs sur pilotis, jolies et colorées, comme des échassiers dans l’eau. Autour d’elles, on peut observer une multitude d’espèces d’oiseaux et de migrateurs protégés.

 

Nous avons commencé par visiter le Cap Ferret côté bassin, avec ses quartiers ostréicoles aux noms originaux (L’Herbe, le Canon…) où s’entremêlent les cabanes à huîtres toutes colorées et de guingois. C’est parti pour la dégustation ! Impossible de faire l’impasse sur la spécialité locale : l’huître. Avec ou sans eau de mer ? Avec ou sans citron ? Avec ou sans tartine de beurre ? J’ai adoré, malgré son aspect un peu rebutant…

Puis nous avons rejoint le côté océan Atlantique. En marchant sur le littoral, on compte les nombreux blockhaus qui constituaient le Mur de l’Atlantique de la Seconde Guerre mondiale. Cela nous rappelle qu’en 1940, les Allemands ont occupé le Bassin d’Arcachon, et ont ordonné la construction de ces structures en béton, aujourd’hui à moitié enfouies dans le sable… 

Pour bien clôturer la journée, au village du Ferret, un goûter nous attendait ! Les “dunes blanches” sont une spécialité très gourmande inventée par un pâtissier local : il s’agit de petits choux farcies de crème légère et vanillée …. un délice !

Institut des Frères Lumière à Lyon

Quelle semaine en Aquitaine ! Nous avons traversé tant d’époques de l’Histoire de France en découvrant des paysages, des monuments et des grands personnages comme Aliénor d’Aquitaine. 

Grâce à notre guide et à nos cours de FLE, nous avons beaucoup appris en termes de vocabulaire et de culture française. Un vrai coup de cœur en France après avoir découvert Paris !

Carnet de voyage FLE en Alsace

Carnet de voyage FLE en Alsace

Vacances Actives Linguistiques a exploré l’Alsace cet été, et vous partage ses 7 visites et activités coups de cœur dans le cadre d’un séjour linguistique en Alsace organisées par nos apprenants FLE.

Voici un itinéraire à la fois géographique qui s’étire du Nord au Sud, et chronologique, qui traverse les époques, Moyen Âge, Renaissance, et révolution industrielle. A l’arrivée de l’automne, les couleurs chatoyantes de l’Alsace en font l’une de nos destinations préférées : des maisons à colombages, des châteaux forts jalonnant les routes de crêtes et les collines viticoles, des panoramas étourdissants sur les Ballons des Vosges, et des gourmandises réconfortantes riches en énergie ! 

1 : le Musée Lalique du Hochberg

Découverte passionnante que ce musée Lalique dédié à l’art du verre et du cristal. De pièce en pièce, l’exposition nous révèle toute la minutie et le prestige du savoir-faire des maîtres verriers. 

Le musée tient son nom d’une grande famille de créateurs et plus précisément de René Lalique, qui installa sa verrerie en 1922 sur le site du Hochberg. Le musée présente à la fois des bijoux d’une grande finesse, des flacons de parfums pour des marques luxueuses, des lustres et objets du quotidien ou de décoration tout aussi élégamment travaillés.

On peut regarder, on peut toucher aussi ! Grâce à des vidéos et des ateliers sensoriels permettant de toucher la matière à chaque étape de la création, les élèves saisissent le savoir-faire prodigieux de la tradition verrière. 

2 : Strasbourg et l’atelier gourmand de flammkush.

Strasbourg est un passage obligé de ce que voyage linguistique en Alsace, et la ville et le quartier européen méritent une semaine complète (à lire : notre premier carnet de voyage à Strasbourg.)

Après une balade dans le quartier de la Petite France, une visite et une ascension de la cathédrale pour rendre visite aux gargouilles, les élèves ont suivi un atelier de cuisine dédié à la tarte flambée.

Plat traditionnel local, la flammekueche, cuite dans un four à bois, a une recette et des ingrédients simples et précis : lardons fumés, oignon et crème. Une fois les tabliers et les toques reposés et les plans de travail bien farinés, l’atelier s’est transformé en une dégustation collective et l’élection de la meilleure flammeche !

3 : Visite du Château du Haut-Koenigsbourg

Direction le Château du Haut-Koenigsbourg, à l’assaut d’une des forteresses médiévales les plus préservées et emblématiques d’Alsace. Perché à 750 m d’altitude sur un éperon rocheux, le château donne en un clin d’œil l’impression de faire un saut de plusieurs siècles dans le passé. Ces murailles irrégulières épousent la forme de la montagne, depuis laquelle on peut observer les sommets arrondis des Vosges, la Forêt Noire, et si le temps le permet, les Alpes ! Une pause géographie bien nécessaire pour remettre les boussoles au nord !

La visite de la forteresse nous a permis d’initier notre groupe d’apprenants au vocabulaire de l’architecture médiévale : donjon et pont-levis, chemin de ronde et mâchicoulis,… Des salles d’armes au donjon, en passant par de belles pièces du quotidien aménagées et meublées, le Château du Haut-Koenigsbourg décrit la vie du Moyen Âge et l’évolution des armes et de l’art de la guerre.

4. La Bibliothèque Humaniste de Sélestat

Quittons le Moyen Âge pour entrer dans la Renaissance en suivant les mémoires de l’humaniste Beatus Rhenanus, né à Sélestat, ville alsacienne à qui il légua une fantastique bibliothèque, aujourd’hui inscrite au Registre Mémoire du monde de l’UNESCO. 

En feuilletant ses livres, manuscrits, feuillets et même cahiers d’écolier numérisés, nous parcourons à travers eux la vie des grands humanistes et voyageurs comme Beatus Rhenanus ou son ami, le célèbre Erasme. La découverte des mondes inexplorés, la rencontre avec des cultures nouvelles, le développement de la science et des techniques, la réflexion de la place de l’homme dans l’univers… Cette visite à la Bibliothèque Humaniste offre un miroir précieux à nos apprenants du français langue étrangère et jeunes voyageurs en herbe.

5 : La Volerie des Aigles au château de Kintzheim

Comment se découvrir une fascination pour les rapaces ? Rendez-vous à la Volerie des Aigles de Kintzheim, spectacle impressionnant garanti !

Nous avons accompagné nos apprenants FLE pour cette sortie nature riche en émotions. En observant l’aigle ravisseur, la chouette à lunettes ou encore le harfang des neiges (qui a fait l’unanimité chez les fans d’Harry Potter en y reconnaissant les traits d’Hedwige), l’admiration et la surprise dominent.

On y découvre près de 30 espèces de rapaces, tous aussi vifs, ingénieux et remarquables les uns que les autres. Un atelier pédagogique accompagnait notre visite pour comprendre comment les aigles sont nés ici en captivité et évoluent comme dans leur environnement naturel.

6 : Le charme des villages alsaciens : Ribeauvillé, Colmar, Eguisheim…

Il fallait bien consacrer une journée à la visite des beaux villages alsaciens, au caractère bien affirmé et romantiques à souhait. Habitués à découvrir ces villages en période de Fêtes, pour profiter pleinement de la magie des marchés de noël, ces sites sont tout aussi appréciables pour la flânerie et la dégustation de bons produits locaux ! Sur la Route des Vins, les charcuteries, bretzels et autres choucroutes se vendent à foison ! 

Ribeauvillé illustre bien le style architectural de ces beaux villages alsaciens, aux maisons à colombages colorées et chatoyantes. Nos élèves ont choisi parmi les plus belles l’Auberge de l’Éléphant, ainsi que la Maison des Ménétriers (autrement dit, des musiciens) située au début de la Grand-Rue, avec sa façade joliment décorée datant de 1683. Et pour ne pas manquer d’énergie, nous avons rendu visite à une chocolaterie alsacienne familiale !

A Eguisheim, nous avons organisé un mini jeu de piste : nos jeunes voyageurs sont partis à la découverte de ce village en ruelles en colimaçon, et à la rencontre des habitants et des touristes pour récolter un maximum de réponses aux questions en un minimum de temps. Challenge relevé ! Maisons à pans de bois et aux toits pointus, linteaux de portes sculptés et fontaines secrètes, les indices étaient cachés partout ! Ce village coloré parmi les préférés des Français (foi de Stéphane Bern!), offre un joli labyrinthe propice au jeu et de splendides vues sur les collines alsaciennes. 

Dernière étape : Colmar, la plus charmante et apaisante, surnommée la Petite Venise. On retrouve les maisons à colombages cette fois bordant des canaux et de petites ruelles pavées. En l’absence du Marché de Noël et de ces milles artisans et commerçants, nous avons jeté notre dévolu sur l’Ecomusée d’Alsace : un village traditionnel alsacien reconstitué pour redonner vie aux constructions, métiers et costumes d’antan. On y a rencontré le forgeron, le tonnelier, le charron… mais aussi l’instituteur qui au sein de sa salle de classe tient un cours sur l’histoire de l’Alsace ! Silence !

7. La Cité du Train, patrimoine SNCF à Mulhouse

Un voyage dans le voyage… La cité du train de Mulhouse nous a tous embarqués dans l’univers des voyages en train, à travers la visite des matériels roulants et la découverte de tous les objets utilisés à bord, et leur évolution dans le temps.

D’espaces en espaces, les visiteurs approchent le monde du train dans toutes ses dimensions, parfois ludiques (Le train et les vacances, les congés payés de 1936), parfois géographiques (le train et la montagne, un défi technique !), parfois géopolitique et dramatique (le train et les guerres mondiales). Les élèves se sont passionnés pour les authentiques locomotives à vapeur des années 1850, les voitures à Impériale ou les luxueux wagons-restaurants de la Compagnie des Wagons-Lits, au service du fascinant Orient Express. Et le TGV n’est pas en reste !  Les trains modernes et à grande vitesse ont attiré la curiosité des élèves, et suscité bien des vocations !

Nos séjours linguistiques en Alsace allient la nature fraîche et montagneuse des Vosges à la richesse de l’histoire et de la culture locale. Facilement combinables avec des visites de métropoles emblématiques comme Paris ou Lyon, ils s’organisent en toute saison, avec un esprit encore plus magique pendant les Fêtes de Noël.

Carnet de voyage en Baie de Somme

Carnet de voyage en Baie de Somme

Pour ce carnet de vacances linguistiques, nous nous écartons légèrement des sentiers battus avec une escapade en Baie de Somme. Notre professeure de Français Langue Etrangère, Amelia, accompagne son groupe d’élèves maltais et partage ses coups de cœur de cette région entre Picardie et Normandie. ravie par le charme de la Baie, elle nous fait vivre une échappée ressourçante depuis Paris, où tous les élèves ont fait le plein de nature.

La Baie de somme en 5 coups de coeur

Notre voyage linguistique a pris un virage à 360° lorsque mon groupe d’élèves, mon guide et moi-même avons quitté Paris, ses lumières, ses musées et ses grands monuments, pour rejoindre la Baie de Somme. En seulement deux heures nous avons totalement changé de décor, de paysage et même d’époque semblerait-il ! Les falaises de craie blanche, les dunes et les marais, les cabanes de plages comme à la Belle Epoque, les moutons et les cerf-volants, les villas chics face à la mer….
Mes élèves ont respiré à fond, oubliant presque leur smartphone ! Voici nos moments favoris résumés en un carnet de voyage en 5 chapitres. 

1. Le Crotoy et la course de char à voile 

Au Crotoy, à marée basse, la plage de sable fin s’étend à l’infini, et nous donne une impression d’immensité, embrassant tout l’estuaire de la Somme. Nous avons profité au maximum de cet espace ouvert et ensoleillé, quelle chance ! pour faire du char à voile avec les élèves. Après ces deux heures de sport (intensives !), il restait encore de l’énergie à certains pour s’adonner à l’observation ornithologique. Nous avons sollicité notre guide local pour nous aider à reconnaître les différentes espèces d’oiseaux présentes sur le territoire, notamment grâce à leur bec : le Petit gravelot, l’Avocette, l’Huitrier pie… font partie du paysage.

A la fin de la journée, le groupe a été particulièrement surpris d’apercevoir un train à vapeur, comme à la Belle Epoque. Charmante perspective ! Ce train à l’élégante locomotive progresse lentement mais sûrement, et rejoint Saint Valéry, en longeant toute la Baie de Somme. Le train est passé sous nos yeux, laissant les élèves ébahis et curieux.

2. Saint-Valery-sur-Somme : entre moutons et charme médiéval

Saint Valéry est un des 3 ports de la Baie de Somme, et son village se trouve perché sur un promontoire rocheux. Nous avons découvert cette bourgade médiévale bucolique et romantique, encore ceinte de remparts et de deux tours défensives. Ce fut un vrai coup de cœur en visitant le quartier des pêcheurs, Courtgain, organisé en un dédale de ruelles étroites et fleuries, avec encore des maisons à colombages, et des murs en damiers rouges et blancs. 

Après une cassolette de moules frites, nous avons rejoint l’Herbarium des remparts : un jardin botanique datant du Moyen-Âge qui rassemble de nombreuses espèces végétales rares. 

Depuis les hauteurs de Saint Valéry, les élèves ont pu admirer le paysage fantastique, ses grandes étendues de sable alternant avec des prés : les mollières (ici il y a un vocabulaire très spécifique au paysage, la faune et à la flore… pas facile !). C’est là que les fameux moutons des prés salés paissent tranquillement. La végétation iodée donne à leur chair une saveur incomparable. 

Enfin, nous avons croisé la chapelle des marins, faite de silex et de craie : cette architecture, c’est du jamais vu ! Au sommet de son clocher, il n’y a pas de coq et encore moins de croix, mais un goéland! 

3. Cayeux sur Mer et le phare de Hourdel

A Cayeux, le paysage littoral change un peu. Le sable laisse place aux étendues de galets. Comme ils sont difficilement praticables, un chemin de planches de plus de 2 km s’étale le long de la plage, le plus long d’Europe, et nous sert de sentier pour cheminer à travers les dunes et les galets jusqu’aux falaises vives ( c’est à dire les falaises qui ont les pieds dans l’eau).

L’atmosphère y est tout aussi romantique, comme dans un ancien temps : au loin le phare du Hourdel, vert et blanc, les cerf-volants colorés et les cabanes de plage alignées (il y en a plus de 400 ans pendant la belle saison !). 

Le blockhaus nous permet de faire un rappel de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale aux élèves et sert aussi de repère dans l’évolution du littoral. 

Mais le clou du spectacle de la journée (et même du voyage), reste la rencontre avec les phoques ! Nous avons eu la chance de les apercevoir : il faut dire qu’ils sont nombreux car ils ont élu domicile dans la Baie de Somme depuis des décennies. A marée haute, en gardant ses distances (plus de 200 m), on peut y observer la plus grande colonie de phoques veaux-marins de France et de nombreux phoques gris.

4. Mers-les-Bains, chic village pour la pêche à pied 

Cette impression de voyage dans le temps, à la Belle Epoque, se poursuit en arrivant à Mers les Bains, au creux de la falaise de craie blanche. Le village arbore de très jolies villas ! Les maisons colorées, avec leurs vérandas suspendues (les “bow-windows”) et leurs façades si élégamment décorées, forment un vrai décor de carte postale. Nous avons consacré la matinée à la pêche à pied, puisque c’était marée basse, en compagnie du guide et des nombreux amateurs habitués. D’ailleurs, nous leur avons confié notre récolte à la fin de cette matinée quelque peu grisâtre et venteuse… on ne peut pas avoir du soleil tous les jours en bord de mer picarde !

5. Parc du Marquenterre : pause naturaliste

Encore une belle journée en lien étroit avec la nature : le parc de Marquenterre est une immense réserve naturelle, unique pour observer les animaux et les espèces végétales de la baie de Somme. Et tout particulièrement les oiseaux….

C’est le moment de dézoomer la carte de France et de faire un cours de géographie : la Baie de Somme est idéalement située entre la Mauritanie et la Scandinavie, ce qui fait d’elle un refuge privilégié pour les oiseaux migrateurs d’Europe. Ainsi, accompagnés d’un guide naturaliste, nous avons organisé un jeu de piste pour les élèves pour les encourager à bien observer les différentes espèces et à mieux connaître leur mode de vie. Très enrichissant !

Ces vacances linguistiques entre ville et bord de mer furent une excellente surprise. Après les fastes et la grandeur de la capitale parisienne, nous avons apprécié la grandeur et le charme d’une région tournée vers la nature. En Baie de Somme, les élèves ont pu  déconnecter, se ressourcer et apprendre mille et une choses sur la vie littorale, l’histoire, et la beauté de cet environnement préservé.

Carnet de voyage linguistique à Marseille

Carnet de voyage linguistique à Marseille

Thian, professeur de français langue étrangère d’origine argentine, nous partage les meilleurs souvenirs de son voyage linguistique à Marseille aux côtés de ses élèves de Buenos Aires, et accompagné de l’agence Vacances Actives Linguistiques. Un carnet de voyage riche de saveurs et d‘accents chantants, qui a porté beaucoup de joie au groupe, en découvrant la culture et la langue française à la mode provençale. 

Récit de notre séjour français à Marseille

La ville de Marseille est sonore, animée, et ses habitants ont bien la réputation de ne pas avoir la langue dans leur poche ! Voilà une destination parfaite pour mon groupe d’étudiants en français langue étrangère : le contact y est facile, les lieux d’interaction avec les habitants sont multiples, et les Marseillais parlent fort ! Certes l’accent local ne facilite pas la compréhension orale, mais il la pimente !

Nous avons suivi un itinéraire provençal fabuleux, riche d’histoire, d’architecture et de paysages scéniques, d’anecdotes toutes aussi passionnantes que farfelues, et d’une gastronomie savoureuse.

2 emblèmes marseillais à visiter, 8 siècles les séparent 

La Basilique Notre-Dame de la Garde ou Bonne Mère pour les intimes

Cette basilique était d’abord une modeste chapelle au 13e siècle, perchée sur la colline surplombant la cité phocéenne. Elle devient populaire lorsque des marins, ayant survécu à un naufrage, en font leur lieu de prière principal. Au 19e siècle, une immense Vierge Marie de cuivre est érigée au sommet du monument, désormais basilique, protectrice et emblème de la ville, visible depuis chaque point de Marseille.

Je me souviendrai toujours de notre ascension à pied, accédant au site par une pente infiniment raide !! C’était le moment sportif du jour pour tous les élèves ! Arrivés au sommet, un mistral étourdissant s’est levé… Face à ce panorama à 360°, la scène était à couper le souffle dans tous les sens du terme ! A l’intérieur de la basilique, son décor de mosaïques était somptueux, à l’inverse de sa crypte, bien plus austère. Notre Dame de la Garde est un lieu totem à visiter absolument pour bien comprendre le culte voué à La Bonne Mère ! 

Visiter le MUCEM, un nouveau phare dans le port de Marseille

Quelle étrange vision dans ce MUCEM, Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée… Au-delà de ses expositions passionnantes, ce musée présente une architecture fascinante. 

Posé sur le front de mer de Marseille, il prend la forme d’un cube enrobé d’une dentelle de béton joliment dessinée, qui laisse le visiteur voir le paysage au travers. On peut alors observer la mer par ce filtre de résille, ainsi que le Fort Saint Jean et le beau patrimoine maritime de la ville. 

Un vrai plaisir pour les yeux, que les élèves n’ont pas manqué de photographier en mode selfie !

Des paysages scéniques à faire rêver 

 Une randonnée jusqu’aux calanques de Marseille

C’était une de nos grandes attentes de voyageurs : les incontournables Calanques! C’est en partie pour cela que nous avions choisi Marseille comme destination de voyage linguistique avec l’agence VAL : le soleil, la mer et ses incroyables plages d’un bleu paradisiaque. Nous avons choisi d’y aller en randonnée, pour apprécier la nature sauvage du site. Plusieurs heures de marche dans les collines de garrigue nous ont permis d’accéder à ce lieu privilégié. Après une pause pique-nique, nous avons pris le temps d’étudier la flore locale aux noms caractéristiques: chêne kermès, figuier de Barbarie, griffes de sorcières… Une façon de travailler un vocabulaire français spécifique, et de prendre conscience des dangers qui menacent la zone : incendies, sécheresse, disparition de la biodiversité, etc. 

Et tout d’un coup, du haut de la colline, la vue s’ouvre sur les eaux scintillantes de la calanque. Après une baignade rafraîchissante, le chemin retour nous attendait…

Le château d’If, vu de loin

La mer, on ne s’en lasse pas ! Pour ce troisième jour de voyage linguistique à Marseille, nous voilà partis en bateau de bon matin, direction les Îles du Frioul. Sur l’itinéraire, nous avions pour étape le Château d’If, accroché à son rocher. Malheureusement, la houle de la mer Méditerranée ne nous a pas permis d’accoster. Nous avons donc relaté l’histoire de ce lieu rendu mythique par le Comte de MonteCristo : ce personnage de roman écrit par Alexandre Dumas. 

Cette forteresse royale édifiée par François 1er au 16e siècle a fait office de prison d’État pendant plus de 300 ans. Lieu historique, magique et effrayant à la fois, a beaucoup inspiré mes élèves en cours de FLE. Quelques mois plus tôt, nous avions étudié en classe la légende de Monte Cristo, lu un passage de l’œuvre et organisé un concours de rédaction sur ce personnage. Et si Edmond Dantès avait eu un complice dans le Château d’If ? 

Ce jour-là à Marseille, la mer agitée a décidé de notre sort : nous n’avons pas pu découvrir le Château d’If et nous sommes arrivés aux îles Frioul à moitié trempés par les éclats de vagues !

French jeu de piste aux  îles du Frioul

Les jeux de piste : rien de tel pour apprendre le français en s’amusant. Dans cet environnement encore préservé, fait de roches, de criques sablonneuses et d’eaux translucides, nous avons organisé un jeu à énigmes sur l’île de Ratonneau, la principale de l’archipel. Les étudiants devaient répondre au questionnaire en un temps limité, à la recherche d’informations auprès des locaux (commerçants principalement) ou en travaillant leur sens de l’observation. Cet exercice organisé en équipe et sans smartphone, oblige les élèves à penser et à  s’exprimer en français. Le jeu de piste organisé par l’agence leur a permis de découvrir par eux-mêmes l’histoire de l’archipel du Frioul, si intrigante : des aventures militaires, un lieu de quarantaine pour les bateaux étrangers après la grande peste, « L’hôpital Caroline », le fort de Ratonneau… Les élèves ayant donné les bonnes réponses aux énigmes ont eu droit de se baigner en premier dans les calanques !

Explorer la Grotte Cosquer : le clou de notre voyage linguistique à Marseille !

Nos étudiants en français sont tombés sous le charme de la Grotte Cosquer, grotte préhistorique sous-marine (seule la reproduction se visite, l’originale étant entièrement protégée). Un univers hors du temps, et hors de l’espace. L’histoire de la découverte de ce lieu est tout aussi insolite et enchanteresse. Henri Cosquer, un plongeur passionné explore les côtes marseillaises et découvre fortuitement la grotte sous-marine en 1985, puis ses peintures pariétales quelques années après ! La grotte a été fréquentée par les hommes il y a plus de 33000 ans … La reconstitution du site et des peintures se visite en petits groupes, au sein d’une base sous-marine imaginaire, en suivant 3 niveaux sous la mer. Les étudiants ont été passionnés par cette plongée ultra réaliste dans la Préhistoire. 

Marseille, Ville cinéma

Nos étudiants ont pu découvrir Marseille avant d’y voyager ! En effet, certains ont visionné le film Stillwater, une réalisation américaine de 2021 avec Matt Damon et Camille Cottin, entièrement tournée dans les rues et les calanques de Marseille.

Le quartier typique du Panier que nous avons exploré dans ses moindres ruelles ensoleillées et colorées, avec ses artisans et ses bars restaurants animés, est un véritable décor de cinéma. Le guide nous informe que ce quartier est le set d’une série connue et diffusée dans le monde entier et dans toutes les langues : Plus Belle la Vie. Puis nous l’avons suivi jusqu’au Pôle Média de la Belle de Mai, pour visiter les studios de tournage de la série, où sont reconstituées les scènes de vie quotidienne du fameux quartier du Panier.

Découvrir la gastronomie marseillaise en direct du Vieux Port

Ce voyage linguistique à Marseille passe obligatoirement par les bonnes tables et la dégustation de produits typiques de la région provençale. On apprend mieux le français le ventre bien rempli, paraît-il. A commencer par ce plat au nom surprenant et difficile à prononcer pour un étranger : la bouillabaisse. Nous avons retracé les étapes de la recette en allant sur le Vieux Port le matin, au moment du retour des bateaux de pêche, pour reconnaître les poissons utilisés dans cette concoction locale. La rascasse n’a pas séduit beaucoup de nos jeunes gourmets. Les élèves ont préféré discuter avec les commerçants et regarder les jolis bateaux amarrés… 

La soupe au pistou a fait plus d’amateurs au dîner ! Les saveurs du basilic ont fait chanter les papilles comme on dit dans la région ! Enfin, les petites navettes, biscuits croquants en forme de barque, et parfumés à la fleur d’oranger, ont fait office de goûter. La boutique les Navettes des Accoules dans le quartier du Panier a été dévalisée !

Une légende urbaine marseillaise… 

Saviez-vous qu’il y a bien longtemps, le Vieux-Port de Marseille a été mystérieusement bloqué par un sardine géante, obstruant l’accès des navires au port. Malgré tous leurs efforts, les marins n’ont pu la déloger! La sardine monstre resistait obstinément. 

La solution est venue d’un jeune garçon : il utilisa un petit poisson appelé le muge, comme appât pour attirer la sardine géante hors de l’entrée du port. Victoire! l’effet diversion a fonctionné, et le port était libéré. Voilà une légende insolite qui participe de l’histoire orale de MArseille et du lien intangible que la ville entretient avec la mer… . 

Faire un séjour linguistique à Marseille, c’est aller à la rencontre de la culture française en lien avec la mer. L’histoire (et la préhistoire), le patrimoine, l’architecture, les paysages, la cuisine … tout est tourné vers la Méditerranée. Cette semaine rythmée par les cours de français le matin et les sorties l’après-midi, a généré un enrichissement culturel et humain sans pareil pour tout le groupe scolaire. Une belle aventure bleu marine où les élèves ont échangé avec d’autres étudiants marseillais malgré quelques difficultés à comprendre l’accent provençal très chantant !